Chez Kaplan, nous utilisons au quotidien la notion de “Recettes Nettes Part Producteur opposables aux Auteur.ice.s” (“RNPP-A”), qui sont la source de rémunération directe des auteur.ice.s d’oeuvres audiovisuelles ! Il est donc temps de vous en faire un résumé simplifié :
Contexte : les RNPP-A c’est quoi ?
Les auteur.ice.s, en contrepartie de l'exploitation de l'œuvre, assurée par le distributeur, pour laquelle ils/elles ont cédé leurs droits, perçoivent une rémunération dite "appropriée et proportionnelle" sur les recettes d'exploitation, d’après l’article L131-4 du Code de la Propriété Intellectuelle.
L'assiette de cette rémunération proportionnelle est constituée des RNPP-A (RNPP opposables aux Auteurs). L'article 3.B de l'Accord de transparence du 6 juillet 2017, a apporté une définition uniforme et un mode de calcul précis des RNPP-A.
A quoi ça sert ?
Comme nous l’avions expliqué dans cet article : https://kaplan.media/fr/blog , un.e auteur.ice peut être rémunéré.e selon deux moyens. Soit par les organismes de gestion collective qui perçoivent et redistribuent les recettes d’exploitation à leurs membres ; soit par le producteur qui prend en charge la rémunération des exploitations non gérées par la gestion collective.
Les RNPP-A constituent l’assiette de rémunération des exploitations en gestion individuelles. Sur cette assiette sont appliqués les pourcentages préalablement négociés au contrat entre l’auteur.ice et le producteur. Ces quotes-parts de RNPP-A vont permettre de remonter progressivement le minimum garanti de l’auteur.ice ce, tant que l’oeuvre n’est pas amortie. Pour rappel, le minimum garanti constitue une somme versée par le producteur à l’auteur.ice sur laquelle il se rembourse grâce aux remontées de recettes.
Ok mais concrètement, comment ça se calcule ?
Les RNPP opposables aux Auteurs se calculent de la manière suivante :
→ Recettes brutes d'exploitation - frais - commissions
Tout “simplement”, on soustrait les frais et commissions aux recettes brutes d’exploitations.
Les recettes brutes ça comprend quoi ?
→ Les recettes brutes ce sont les montants encaissés par le producteur, ou un distributeur, au titre des exploitations de l'œuvre. Elles peuvent être de toute nature : ce peut être les recettes d’une exploitation à titre commercial ou non commercial ; quelque soit le support, sur une télévision ou en VOD ; en toute langue ; dans les territoires du monde entier, …
Attention, ne sont pas des recettes brutes : les aides financières, apports de coproducteurs français, apports de SOFICA, crédit d'impôt, tout autre apport financier finançant l'œuvre.
Mais ce n’est pas tout ! Au delà des recettes brutes, la part en gestion individuelle des montants des préventes ayant servis au financement de l’oeuvre constituent également des RNPP-A sur laquelle l’auteur.ice touche un pourcentage.
A noter que la part en gestion individuelle d’un minimum garanti de distribution constitue aussi une avance sur les RNPP-A futures liées à l’exploitation, sur lesquelles l’auteur.ice touchera uniquement lorsque cette avance sera recoupée.
Et la commission ?
Les commissions sur les ventes rémunèrent le distributeur et sont négociées avec le producteur. Elles sont opposées aux auteur.ice.s dans la limite d’une certain plafond de recettes brutes encaissées pour les exploitations commerciales. A noter que le plafond varie selon le type d’exploitation, la structure du distributeur, en effet, celui-ci peut être ou non une filiale du producteur et l’apport du distributeur dans le financement de l’oeuvre.
Pour rappel un distributeur achète des droits d’exploitation et de commercialisation d’une oeuvre pour la vendre et revendre à des exploitants, en France ou à l’international.
Mais les frais dans tout ça ?
→ Les frais d'exploitation désignent l'ensemble des dépenses engagées par le producteur ou le distributeur au titre de l'exploitation de l'œuvre. Les frais sont distingués en deux catégories, les frais usuels forfaitisés à 5% des recettes brutes opposées aux auteur.ice.s et les frais opposés au réel (ce n’est donc pas un forfait mais le montant réel des frais).
Les frais usuels sont : les frais techniques pour l'exploitation (tirage de copies, stockage, … ), les frais d'envoi numérique de fichiers, de transport du matériel, droits de douanes, les frais de promotion et de publicité du film, les frais d'assurance, …
Les frais non usuels sont : frais de création ou d'accès au sous-titrage et/ou doublage, frais non usuels de marketing, de publicité et de promotion de l'œuvre, frais E&O, frais d'adaptation.
À noter que tous les frais et commissions doivent être justifiés aux auteur.ice.s !
Quel est le rôle de Kaplan ?
Chez Kaplan, nous calculons, pour nos clients producteurs, les RNPP-A et déterminons les quotes-parts à revenir aux auteur.ice.s après analyse de leurs contrats.
La question de l’amortissement de l’oeuvre et de son implication sur le minimum garanti de l’auteur.ice depuis les Accords Transparence sera traitée dans un prochain article !
Merci pour votre lecture !